Vous êtes quelqu’un de stressé ? Vous savez donc sûrement qu’on différencie souvent le bon et le mauvais stress. Le bon stress nous pousse généralement à nous dépasser et c’est pour certaines personnes, une source de motivation quotidienne. Figurez-vous que pour les plantes, le bon stress existe également. Les cultivateurs peuvent donc volontairement stresser leurs végétaux pour les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Les différents types de stress
En botanique on parle de stress biotique et abiotique. Le stress biotique est caractérisé par un élément déclencheur vivant comme une attaque de nuisible ou une maladie fongique. Pour se protéger, la plante va produire des enzymes ou encore se débarrasser de ses cellules infectées (on appelle ce phénomène le suicide cellulaire).
En culture en intérieur, le type de stress qui nous intéresse est le stress abiotique. Le stress abiotique est induit chez la plante par les éléments naturels. Le climat, la luminosité, l’eau ou encore le vent sont autant d’éléments qui réunis ensemble contribuent au bon développement des végétaux. Néanmoins, si un de ces éléments vient perturber l’environnement de nos plantes, ces dernières vont se sentir stressées. Si vous cultivez d’ores et déjà en intérieur, vous savez que tous les éléments naturellement présents dans la nature doivent être reproduits fidèlement pour assurer une croissance sereine à vos végétaux.
Nous ne vous apprenons rien si nous vous disons que parfois la nature peut être cruelle, avec les plantes y compris. Reproduire une situation de stress abiotique en culture en intérieur peut donc être intéressant pour aider les plantes à atteindre leur plein potentiel.
Le climat, un bon moyen de stresser ses plantes
On ne cesse de vous le répéter sur le blog : une mauvaise gestion du climat n’amène que des problèmes ! Eh bien, oubliez tout ce que vous avez lu, cette technique va à l’encontre de tout ce qu’on a essayé de vous inculquer, et pourtant…. On approuve la méthode.
Avant toute chose, il est important de rappeler que ces conseils peuvent être délicats à mettre en place et demandent un peu de technique. S’il s’agit de votre première culture en intérieur, nous vous conseillons de garder ces précieuses méthodes pour votre prochaine session. En effet, si vous n’avez pas beaucoup d’expérience, vous risquez de faire mourir toutes vos plantes. Car oui, si c’est un excellent moyen d’améliorer les propriétés de vos fleurs, c’est tout aussi risqué.
Vous pouvez faire stresser votre plante en abaissant la température de quelques degrés en fin de floraison, seulement quelques jours. Attention, la température de la chambre ne devra pas passer en dessous de 10°C. Il faut être habile pour appliquer cette méthode car en abaissant la température de la sorte, on risque de se heurter à la pourriture des fleurs. Nous vous conseillons donc d’être très attentifs aux premiers signes d’humidité dans la chambre de culture.
Provoquer un stress hydrique chez les plantes
Le stress hydrique est tout simplement le stress provoqué par un excès ou un manque d’eau. Pour bien comprendre il faut dans un premier temps connaître la différence entre la fréquence d’arrosage et la quantité d’eau. En, effet, pour provoquer un stress hydrique chez les végétaux c’est sur la fréquence d’arrosage qu’il faudra jouer et non sur la quantité d’eau pour chaque arrosage. Même sans être un pro de la culture, nous savons tous que la sécheresse est très négative pour les végétaux. Comme on est déjà bien partis pour démonter toutes vos certitudes une à une, voici une nouvelle désillusion : priver vos plantes d’eau peut leur être bénéfique. Eh oui, si l’on n’abuse pas, les végétaux peuvent même offrir plus de fleurs à la floraison grâce à un manque d’eau. Il peut être pertinent de mettre la plante en stress hydrique de temps en temps pendant la phase végétative. Cela va inciter la plante à puiser dans ses réserves utiles. Attention toutefois à ne pas attendre trop longtemps entre les arrosages. Si vous constatez les premiers signes de flétrissement, ne tardez pas à l’arroser.
Cette technique est risquée pendant la phase de floraison, nous vous conseillons de ne l’appliquer que pendant la croissance. Elle aura pour effet de booster le système racinaire et la production de fleurs.
Utiliser la lumière pour stresser ses plantes
La lumière aussi a son rôle à jouer pour stresser les végétaux. Les ultraviolets (UV) ont, par exemple, une répercussion bénéfique sur le sucre produit par les fleurs. Les cultivateurs utilisent souvent des UV à la fin de la phase de floraison, pour obtenir des fruits et des fleurs plus sucrés. On utilise généralement les UVA pendant la floraison et les UVB à la fin de cette même phase. Attention : les UVC sont proscrits, ils seront beaucoup trop dangereux pour vos plantes et vont les stresser bien plus que nécessaire. Tandis que les humains se protègent des UV avec de la crème solaire, les plantes, elles, s’en protègent en produisant plus de sucre. C’est donc un excellent moyen d’améliorer la qualité de sa récolte.
Pour mettre en place ce petit bain de soleil pour vos végétaux, vous n’aurez besoin que d’installer une lampe UVA. Bien entendu, comme pour votre éclairage classique, veillez à maintenir une distance de sécurité entre votre lampe et la canopée. Cela aura pour but d’éviter les brûlures. En fin de floraison (les dernières semaines), vous pouvez adapter votre éclairage et passer aux UVB. Ces derniers vont directement stimuler les fleurs.
Vous voilà maintenant bien informé pour administrer une bonne dose de stress à vos protégés. Nous vous rappelons que ces méthodes sont à manier avec précautions pour que vos plantes restent en bonne santé.