Parmi les nombreuses techniques qu’offre la culture en intérieur, le palissage est une des plus prisées. En quoi consiste cette technique ? Comment la réaliser ? Nous vous livrons tous les secrets du palissage dans cet article.
Le palissage est une technique qui permet d’optimiser au maximum le développement de la plante afin d’obtenir des plants plus forts et des récoltes plus abondantes. Totalement naturelle et peu coûteuse, cette méthode est en quelques mots le rêve de tout cultivateur.
Si le palissage peut aux premiers abords vous paraître difficilement réalisable, il s’agit en fait d’une pratique totalement accessible aux cultivateurs débutants. Parmi les nombreux avantages qu’offre cette méthode, on peut citer :
On distingue deux types de palissage : le LST et le HST.
Le LST est le low stress training, il consiste à exposer la surface foliaire le plus possible à la lumière. En pratique, on plie et on attache très délicatement les branches de sa plante. Ainsi elle poussera “à plat” et non en forme apicale. Autrement dit, pour qu’elle ressemble plus à un bonsaï qu’à un sapin. En pliant la plante de cette manière, elle poussera à l’horizontale et non à la verticale. Cela favorise une meilleure distribution de la lumière et uniformise la hauteur des branches. Ainsi, toutes les branches pourront bénéficier de leur dose quotidienne de lumière et produisent des fleurs plus imposantes.
L’avantage majeur de cette méthode est qu’elle ne fait pas subir un stress énorme à vos végétaux. Cette technique ne vous demandera que peu d’investissement personnel ou financier et vous procurera de nombreux bénéfices.
Maintenant que vous avez toutes les connaissances techniques sur le sujet, il est temps de passer à la pratique ! Plusieurs techniques de palissage à faible stress existent, ici nous allons vous présenter la méthode d’ancrage. Tout d’abord, il faut savoir que l’ancrage commence quand la plante aura atteint son 5ème ou 6ème nœud, dans l’idéal.
1- Munissez-vous d’une perceuse portable et faites plusieurs trous autour de votre pot. Les trous doivent être tous à équidistance (on aime quand c’est carré ici, attention, on viendra vérifier !). Si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur ou d’une bricoleuse vous pouvez également vous procurer un rouleau de cordelette avec attaches pot.
2- Pliez très délicatement la tige principale de votre plant vers la bordure du pot. L’apex devra être quasiment parallèle au substrat. Fixez-la ensuite avec des attaches souples ou de la cordelette. Attention, évitez d’utiliser une ficelle, cela risquerait de scier les tissus.
3- Faites la même chose avec les nouvelles pousses qui vont se développer au fur et à mesure de la croissance de votre plante.
4- Surveillez de près votre installation pour ne pas que les branches soient endommagées en poussant.
Félicitations, vous venez de réaliser votre premier palissage !
Le SCROG est une technique qu’on commence en phase végétative quand la plante possède déjà 4 ou 5 nœuds. À ce moment précis de la croissance, mettez vos sentiments de côté et taillez l’apex de votre plante à partir du 5ème nœud. Attention, n’oubliez pas de porter des lunettes pour que vos larmes ne contaminent pas le substrat. Après avoir offert une nouvelle coupe à votre protégée, placez un filet (appelé aussi écran), juste au-dessus de l’apex. Il se fixe aux extrémités de votre chambre de culture. La plante ayant été taillée à son extrémité, va créer des ramifications. Il vous suffira ensuite simplement de placer chaque branche dans un carré du filet pour qu’elle pousse à l’horizontale. Vraiment, on n’a pas trouvé de méthode plus facile.
Tips : Une fois le filet mis en place, il sera moins évident de déplacer vos plantes, pensez à prendre vos dispositions avant. Le rempotage est donc conseillé avant d’installer le filet.
TW : ce paragraphe peut comporter des scènes de violence et des descriptions de maltraitance.
Si avec une méthode de LST votre plante vivra sa vie tranquillement, les techniques de HST sont faites pour la brusquer un peu. Technique de palissage à stress élevé, le HST implique de pincer les branches de la plante pour volontairement endommager les fibres internes en laissant l’extérieur intact. Si cette manière de faire peut sembler barbare, sachez que la plante en tirera de très grands bénéfices. En effet, une fois cicatrisée, la plante sera plus vigoureuse et ses fleurs plus abondantes. De plus le stress généré poussera la plante à produire plus de sucre. Vous aurez donc une récolte de meilleure qualité.
Cette technique est réservée aux cultivateurs aguerris car mal réalisée, le supercropping peut vite devenir une véritable catastrophe. En plus de perdre vos branches et donc une partie de votre rendement, les pathogènes sont plus susceptibles de s’attaquer à une plante faible et donc de contaminer toute votre culture. Le supercropping se réalise pendant la phase végétative, quelques jours avant de passer vos plantes en floraison. Si vous voulez tenter l’expérience, voici la marche à suivre.
1- Choisissez les branches que vous souhaitez travailler. Les branches matures sont les meilleures candidates, le supercropping abaisse les branches les plus hautes pour obtenir une canopée homogène.
2- Pressez doucement le bas de la branche entre votre pouce et votre index tout en la pliant vers la direction que vous souhaitez qu’elle prenne. Le but de cette manipulation est d’écraser le centre de la branche pour pouvoir en faire ce que vous voulez.
3- Continuez minutieusement en remontant vers le haut de la branche en laissant quelques centimètres entre chaque pincement (elle mérite de souffler un peu).
4- Arrêtez-vous à partir du 2ème ou 3ème nœud du sommet.
5- Attachez la branche avec une ficelle ou une attache pour qu’elle pousse dans la direction que vous souhaitez.
Cette technique est difficile car il faut trouver l’équilibre parfait pour abîmer suffisamment l’intérieur de la branche tout en laissant l’extérieur intact. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne recommandons pas cette technique aux débutants. Après avoir réalisé votre supercropping, laissez votre plante se reposer et chouchouter là 1 bonne semaine avant qu’elle ne passe en floraison.
Selon votre niveau de culture, la taille de votre chambre de culture ou le nombre de plantes, la technique utilisée ne sera pas la même. Si vous voulez simplement vous familiariser avec le palissage sans investir dans trop de matériel, vous pouvez utiliser la méthode de l’ancrage ou le SCROG.
Si la culture en intérieur vous passionne et que vous avez plus d’une session derrière vous, le supercropping est une méthode qui vous apprendra beaucoup sur la botanique mais qui vous demandera également un investissement de taille en termes de temps.
En d’autres termes, le choix de la méthode de palissage ne dépend que de vous et de vos envies.
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