L’hiver arrive, et avec lui le froid caractéristique de la saison. Comme nous, les plantes sont sujettes aux variations de températures, et elles vivent particulièrement mal le froid mordant de l’hiver. Heureusement, pour les protéger des basses températures, des solutions existent, comme par exemple chauffer sa chambre de culture.
Le climat dans sa chambre de culture
L’essence même de la culture en intérieur est de recréer un microclimat favorable aux plantes dans un espace coupé des énergies naturelles. Ainsi, le soleil est remplacé artificiellement par des lampes qui reproduisent l’énergie solaire, indispensable au développement et à la croissance des végétaux. Un des premiers points à vérifier avant d’installer sa chambre de culture est de trouver un emplacement à l’abri de tous courants d’air. L’absence de variations de températures est donc un facteur essentiel à la création de ce microclimat. Bien que les lampes produisent de la chaleur en éclairant vos végétaux, elles peuvent parfois s’avérer insuffisantes. C’est le cas quand les températures commencent à baisser drastiquement.
L’impact du froid sur les végétaux
Quand les températures extérieures baissent, vous créez sans le vouloir un courant d’air dans votre chambre de culture. Le simple fait de l’ouvrir et de la refermer bouscule le microclimat. Les variations de températures importantes (10°C) ont tendance à faire stresser la plante. Si le climat ambiant est trop chaud, vous remarquerez des tâches brunes se former sur les feuilles. Si au contraire, la plante a trop froid, vous verrez les extrémités de ses feuilles jaunir.
Une température trop faible peut être catastrophique pour votre culture, et on vous explique pourquoi. En dessous d’une température moyenne de 18°C, le métabolisme de la plante fonctionne au ralenti. En effet, s’il fait trop froid, le système racinaire de votre végétal ne se développera pas favorablement. Malheureusement, si les racines ne se développent pas suffisamment, la plante aura alors du mal à puiser l’eau. Ainsi, les nutriments et l’oxygène présents dans le sol ne lui seront pas délivrés. La plante puisera donc dans ses réserves et ralentit sa croissance jusqu’à la stopper. Si le climat n’est pas vite optimisé, vos plantes risquent de mourir lentement en commençant par flétrir.
Le dernier risque que le froid provoque est un taux d’humidité trop élevé. Au même titre que le pH de l’eau ou l’intensité de l’éclairage, le taux d’humidité est un paramètre essentiel à contrôler. Si la température de votre espace de culture est optimale (entre 20 et 25°C), votre taux d’humidité devrait être, lui aussi, correct (entre 40 et 50%). Seulement, le froid augmente le taux d’humidité dans une pièce. Si ce taux est trop élevé, vos végétaux seront bien plus exposés aux champignons pathogènes et aux maladies. Vous risquez alors de constater des moisissures sur les tiges ou les feuilles. Vous devrez alors, vous lancer dans un traitement curatif pour soigner vos plantes.
Pour optimiser au mieux la température et le taux d’humidité, voici un petit récapitulatif en tableau :
La température de l’eau d’arrosage
Il est également important de rappeler que la température de l’eau d’arrosage doit, elle aussi, être contrôlée. Idéalement, la température de votre eau ou de votre solution nutritive doit être comprise entre 15 et 30°C (20°C dans l’idéal). Au-dessus de 30°C, l’eau ne sera pas assez riche en oxygène et en dessous de 15°C, la plante ne pourra pas assimiler correctement les nutriments. Il est également bon de savoir que, quand les températures sont basses, les végétaux ont tendance à boire moins d’eau. Il est donc essentiel pour le cultivateur d’adapter son arrosage en fonction des besoins de ses plantes pour éviter tout surdosage.
Voici un tableau récapitulant la concentration en oxygène de l’eau selon sa température :

Taux de saturation en oxygène dans l’eau
Le déficit de pression de vapeur
Pour pouvoir comprendre la notion de déficit de pression de vapeur, il faut d’abord comprendre ce qu’est l’humidité relative. Il existe un taux d’humidité optimal selon les phases de développement de vos végétaux. Ainsi, pour le bouturage, la recommandation est d’avoir une humidité relative de 70 à 75%, et pour la floraison, l’idéal est de descendre à 30%. L’humidité varie en fonction de la température, il est donc essentiel de contrôler celle-ci pour optimiser le taux d’humidité dans l’air.
On en vient donc au déficit de pression de vapeur. Le DPV est la différence entre la quantité de vapeur d’eau qui peut être retenue dans l’atmosphère et la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère à un moment T. Le déficit de pression vapeur se mesure en Kilopascales (kPa).
Si il est si important d’introduire cette notion de DPV, c’est parce qu’on remarque, en culture en intérieur, que lorsque le DPV est correct, les plantes se développent bien plus rapidement et plus vigoureusement. Pour optimiser le déficit de pression de vapeur de votre chambre de culture, vous pouvez vous référer au tableau ci-dessous.

Tableau de DPV
Maintenant que nous avons fait le point sur les risques d’un espace de culture trop froid, vous comprenez mieux l’enjeu de chauffer correctement sa chambre de culture ?
Les solutions pour optimiser la température dans sa chambre de culture
Le moyen le plus simple d’éviter la baisse des températures est d’investir dans un chauffage électrique. Cet appareil vous permettra simplement de contrer le froid et de maintenir le microclimat que vous vous êtes efforcé de créer.
Attention toutefois, si le chauffage électrique est la solution la plus simple et efficace, il vous faudra quand même respecter certains points.
- Veillez à ne jamais orienter votre chauffage directement vers les végétaux : cela risquerait de les assécher. Vous pouvez l’orienter vers une des parois de votre tente, pour que l’espace se réchauffe sans abîmer vos plantes.
- Veillez à contrôler l’humidité de votre espace de culture : l’utilisation d’un chauffage peut assécher l’air et ainsi devenir contre-productif. Vous pouvez utiliser un humidificateur pour pallier ce manque.
Les chauffages tubulaires sont également une très bonne option pour augmenter la température de votre chambre de culture. Idéal pour les petits espaces, ils sont moins gourmands en énergie et sont suffisants pour augmenter de quelques degrés l’air de votre tente. De plus, les chauffages tubulaires sont très généralement homologués IP55, ce qui les rend imperméables aux éclaboussures. Ultra pratique pour arroser ses végétaux sans prendre le risque de casser son radiateur.
Et pour les boutures, ça se passe comment ?
Si vous possédez des boutures, ou que vous entamez un processus de germination en plein hiver, nous vous conseillons de prendre du matériel adapté.
En effet, les boutures sont plus sensibles au froid et aux variations de températures que leurs aînées. Il est essentiel de les protéger des vagues de froid pendant l’hiver.
Pour que les changements climatiques ne stoppent pas leur croissance, il est nécessaire de les mettre sous abris pendant l’hiver.
Nous vous conseillons de vous procurer une serre, qui va avoir pour rôle de créer un microclimat favorable à leur développement. Attention, il est quand même nécessaire de vérifier la température à l’intérieur de la serre. Si celle-ci s’avère trop basse, vous pouvez investir dans un tapis chauffant à mettre dessous, qui réchauffera l’air à l’intérieur. Vous pouvez également investir dans des serres chauffantes.