Il existe plusieurs types d’extraction pour la matière végétale, mais la technique de la rosin est une de nos favorites. En quoi consiste-t-elle et comment procéder ? On vous explique tout dans cet article !
L’extraction rosin ou colophane, c’est quoi ?
Le terme rosin étant tiré de l’anglais, on parlera plutôt de colophane en français. Voici la définition que vous trouverez sur le web :
Colophane :
nom féminin
(du latin resina colophonia, résine de Colophon, du grec Kolophôn)
« Résidu solide, résine obtenue à partir de la distillation de l’essence de térébenthine, servant à la préparation de savons, de colles, d’encres d’imprimerie, de plastifiants et de vernis. «
Bon… Si la définition que vous trouvez sur Internet ne vous tente pas plus que ça, ne vous en faites, on vous comprend, nous non plus on n’est pas trop chauds pour consommer du savon (quoi que…). En fait ce qu’on peut retenir de cette définition, c’est qu’il s’agit d’une résine, c’est le plus important. Pour pouvoir obtenir cette matière à partir de végétaux, on peut utiliser plusieurs techniques dont celle qu’on appelle rosin. Particulièrement appréciée par les growers, cette technique séduit d’abord car elle n’utilise aucun solvant. C’est un avantage de taille car l’extraction peut se consommer directement après être réalisée, vous n’aurez pas besoin d’enlever les résidus de solvants avec du butane ou du propane (puisqu’il n’y en a pas, vous suivez ?). Cette méthode d’extraction vous offrira un produit final de qualité et d’une concentration exceptionnelle. Vous pourrez réaliser des résines comme des huiles à partir de tous vos végétaux.
Vraiment trop facile comme explication, on va pimenter un peu la définition pour le plaisir de vous voir plisser les yeux sur votre écran ! En fait, le rosin n’est techniquement pas une extraction. Oui, oui, on vous l’assure. L’extraction nécessite un solvant qui va venir jouer un rôle de récupérateur et ainsi extraire la résine de la matière initiale. Le processus rosin ne nécessite lui aucun produit tiers mais une simple pression. Cette force va venir directement séparer la résine de la matière végétale. Il ne serait donc pas juste de parler d’une véritable extraction, on utilisera plutôt le terme séparation.
Comment fonctionne une presse à rosin ?
Si cela peut paraître compliqué quand on voit certaines presses dans l’allée d’un Growshop, en vérité l’utilisation d’une presse à rosin est un jeu d’enfant (attention, ceci est une expression, il vaut mieux vous consacrer à une partie de Uno avec votre neveu plutôt qu’une session d’extraction). Pour fonctionner, le rosin ne requiert que de la chaleur et une pression (de quelques tonnes quand même, n’essayez pas de vous asseoir dessus, ça ne fonctionne pas). Voilà quelques tips sympas à connaître avant de se lancer dans sa toute première extraction.
Gérer le temps et la température
Quand on a jamais pratiqué d’extraction, trouver le bon rapport temps/température peut s’avérer un peu compliqué, et pour cause ! Il vous faudra quelques essais avant de trouver le rapport qui vous convient le mieux.
Le réglage de la température dépend totalement du rendu final que vous souhaitez. Il vous faut savoir une chose simple avant de faire une choix au petit bonheur la chance :
- Une température basse (entre 65°C et 105°C) vous donnera un produit extrêmement parfumé et à la consistance crémeuse. Vous obtiendrez néanmoins moins de rendement.
- Une température élevée (entre 105°C et 120°C) vous donnera un produit beaucoup moins parfumé et une texture liquide, comparable à de la sève. Le rendement est cependant bien plus important.
Le choix de la variété peut également impacter le rendement, certaines variétés vous donneront plus de matière que d’autres. Vous l’aurez compris, la température est clairement une question de goût et d’attentes.
Les sacs d’extraction rosin, keskecé ?
Pour réaliser correctement votre extraction, vous aurez besoin de sachets à rosin. Les sacs d’extraction possèdent plusieurs avantages. Premièrement ils vont compresser votre matière et donc faciliter l’extraction. De plus, ils vont avoir un rôle de filtre. Vous obtiendrez un produit final des plus purs et votre rosin ne sera pas contaminé par les végétaux. Pour filtrer la matière végétale au mieux, vous avez la possibilité de choisir le nombre de microns de votre sac. D’accord, mais un micron, c’est quoi exactement ? En fait c’est simplement une unité de mesure, un micron correspond à un millimètre d’un millimètre. Autant vous dire que vous ne pourrez pas prendre n’importe quel sac et vérifier le perforage à l’aide de votre double décimètre (voilà, on a trouvé une activité qui devrait occuper votre neveu un bon moment !). Pour choisir au mieux son sachet à rosin, c’est bien moins compliqué qu’il n’y paraît.
Si vous souhaitez presser de la matière végétale broyée, optez pour des sachets de 90 à 160 microns. Si votre matière végétale est déjà sous sa forme solide, alors il vous faudra prendre un sachet de 25 à 37 microns. Selon le rendu final que vous souhaitez, vous pourrez ajuster le filtrage de votre matière végétale.
Place à la pratique

extraction rosin
Maintenant que vous êtes informé sur les paramètres techniques, passons à la pratique !
Pour obtenir la crème de la crème de l’extraction, il faudra vous munir de papier à rosin (ou du papier à cuisson mais attention à ce que la résine ne se colle pas dessus), de sachets à rosin, de vos fleurs et enfin d’une presse.
Sur votre appareil, réglez la température et préparez vos végétaux pendant le temps de chauffage. Pour ce faire, placez vos fleurs broyées dans un sachet à rosin de la taille que vous souhaitez et tassez bien. Placez ensuite le petit sac entre deux feuilles de papier à rosin. Déposez votre préparation sur la plaque chauffante inférieure, bien centrée. D’ailleurs, c’est important de le préciser, il est préférable de vous munir de gants de protection pour cette manipulation. Avant de presser, approchez lentement les plaques du sachet et attendez quelques secondes. Cela aura pour effet d’augmenter le flux de résine (le rendement donc) et de préchauffer la matière afin que le sac n’éclate pas au contact de la chaleur (on appelle ça un blow-out). Enfin, pressez quelques secondes (10 à 20 secondes pour les fleurs et un peu plus pour de la matière solide). Quand vous commencez à voir apparaître les premières bulles de résine au bord du sac, c’est que votre extraction est fin prête ! Maintenez la pression sur le sac jusqu’à ce que la résine ait terminé de s’écouler sur le papier.
Vous pouvez maintenant relâcher votre presse et attendre quelques minutes que le tout refroidisse avant de retirer votre sachet. Une fois que la résine est bien solide, vous pouvez commencer à la collecter à l’aide d’un dabber (ustensile en acier inoxydable très pratique pour collecter la résine). Pour faciliter l’étape de récupération, vous pouvez déposer votre résine au congélateur quelques minutes pour qu’elle soit bien plus facile à prélever.
Toutes nos félicitations, vous venez de réaliser votre première extraction ! Tout ce qu’on espère, c’est que vous en apprécierez le résultat !